Pas à pas "nature morte aux bananes"

Bonjour tout le monde...

Pour enrichir la collection, j'ai pensé à nouveau à intégrer un pas à pas (step by step) d'une petite nature morte au pastel.

Pour cela j'ai pris à chaque fois, aux étapes décisives, les photo des résultats intermédiaires et finaux.
Bien evidement je ne me substitue pas à un professeur d'art plastique mais montre ici ma pratique du pastel afin d'apporter mon expérience à ceux qui voudraient démarrer dans ce médium. ^^ 

Comme à mon habitude, j'ai trouvé mon inspiration dans des objets du quotidien. Rien d'extraordinaire, trois bananes et une bouteille de jus de pomme dont la forme est nostalgique des bouteilles de limonade des années 80.

Avant de commencer tout dessin il est important de définir son format et son encadrement. Pour ma part, ayant un bloc de papier de 40*30 et un passe partout de adéquat au cadre, j'ai commencé à délimiter l'encadrement intérieur de mon passe-partout sur la feuille canson.

Pour ce dessin il m'aura fallu donc : 






Un sujet :


J'ai disposé des bananes enchevêtrées et une bouteille de jus de pomme quart pleine en fond. Un éclairage de droite et un fond plutôt clair afin d'avoir de jolies ombres fortes...














 Le matériel

 - un crayon fusain hb
 - une gomme mie de pain
 - cutter pour tailler (surtout pas de taille crayon pour les pastels)
 - différentes couleurs 
 - un shaper
 - une pierre noire








L'esquisse de base : 

L'esquisse ou croquis de base est vital et demande de bonnes bases en dessin.
Celui ci doit être fugitif mais solide. Fait au fusain hb, il doit être fait sans trop de détails tout en laissant apparaître les principaux contrastes et volumes.
Déjà à lui tout seul une œuvre complète.
J'aime comme le fond gris du papier révèle les traits et rehauts de blancs. C'est une des étapes qui me plaît le plus car elle ne triche pas et demande de synthétiser au maximum les formes et de ne pas voir en couleur pour le moment.

Astuce 1 : Pour éviter les détails inutiles à ce stade, plissez les yeux de temps à autre lors du dessin pour ne rendre que l'essentiel.
Astuce 2 : Étalonner, mesurer... on ne le dira jamais assez, un bon dessin est un dessin aux proportions justes.
Astuce 3 : Regarder son dessin dans le reflet d'un miroir et toutes les imperfections vous seront révelées.^^
Les angles blancs sont le contour du passe-partout.



Les premières couleurs : 


Une fois le dessin vérifié il est temps de passer à la mise en couleur. J'applique sans grand soin mes premières couleurs issues de mon observation. 
C'est le moment aussi de faire un inventaire des couleurs du sujet et de les disposer près de soi afin de ne pas trop à les chercher en cours de route. 
Toujours pas trop de détails, de fondus, la couleur doit être posée simplement.
Le fusain se fond facilement dans les couleurs même claires car il est friable.
L'ensemble des couleurs se marie bien ensemble. J'aime la tonalité  générale jaune qui va bien avec le fond du papier couleur taupe.
Je ne "léche" pas trop mes couleurs, j'aime les aspiritées, les rugosités de mon pastel, à la fois brut et vif.





L'avancée :

Je monte encore mes valeurs, la bouteille prends plus de contour, les ombres sont posées sur le sols, les bananes s'affirment, l'ensemble prend du poids.
C'est une étape ingrate car l’œil à tendance à se perdre dans l'ensemble chromatique et parfois amène à des erreurs. 
Le haut droit de la bouteille est trop foncé, les ombres aussi, le sol droit près de la bouteille est monotone...
A ce stade c'est souvent un découragement car c'est à mi chemin entre le croquis et la finalité ; il ne faut pas prendre garde au monologue décourageant et avancer en restant dans l’équilibre.

En plissant les yeux régulièrement,le regard  ne se perd plus et le travail avance. Je ne dois pas penser aux détails mais voir les masses, les blocs, les gros morceaux.

 Seule les valeurs tonales m'importent, le couple ombre et lumière va se révéler avec le jeux de mes touches de couleurs.


 
 
La continuité

La mise en couleur continue de plus belle...
Je traite les parties ombrées de mes bananes avec plus de réalisme, note quelques tâches de couleurs noircies des fruits.  Les aspérités, rehauts du verre, éclat de lumière se travaillent avec assiduité.
Il faut continuer le combat entre le flou et le net
Je peux me permettre de mettre quelques détails mais dois m'arrêter souvent pour vérifier la cohérence de l'ensemble.  L'harmonie des couleurs entre elle est une terrible alchimie. Celle ci peut se  rompre à chaque instant si une couleur mal appréciée s'installe. 
IL faut prendre son temps, partir pour revenir, éteindre la lumière et la rallumer. Jeter un œil dans son miroir.
Comme un appareil photo, on ajuste l'objectif afin de passer progressivement du flou au précis.
 
 La finalité :

Après avoir traité mon sujet, fait le tour de mon dessin, je sens qu'il est temps de l'arrêter.
C'est un moment crucial quand on dessine : QUAND s'arrêter?? L'ensemble me parait  cohérent. J'ai vérifié une dernière fois mes couleurs, mes contrastes, soigné mes contours et mes aplats. 

La présence de la lumière réchauffe mon point de vue. Elle est bien là, sur la feuille ; pas tout à fait identique à mon modèle mais elle a traversée mon esprit et lui ai rendu hommage. 
J'aime la tonalité jaune beige de mon pastel, les couleurs se marient bien et je n'ai pas fait d'importantes fausses notes.
Le sujet est chaleureux, enthousiasmant, et j'éprouve une fierté à avoir mené à bout mon pastel même si celui ci est loin d'être un modèle.




Un petit coup d’œil derrière le passe partout et je confirme mon impression.


 Je progresse de plus en plus chaque jour et aime voir que j'achève avec une certaine fierté (sans prétentions) mes dessins.
Le travail régulier est mon principal atout et mes étape par étape consolident ma méthode encore nouvelle.





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